Réveil à 4h40 du matin. Ça pique, surtout qu’hier soir j’étais tellement excité que j’ai mis du temps à trouver le sommeil. Nous partons sur les coups de 5h30, éclairés par nos lampes. Youri a une lampe frontale de très bonne qualité, tandis que moi j’ai voulu faire « light » (vous avez compris le jeu de mots ? Ahaha). J’ai pris ma lampe de vélo, pas du tout pratique et qui éclaire très mal…
Nous sortons de Conca et commençons la première montée dans le noir. À ce moment-là, je nous sens capables de gravir des monts, je me sens roi. La sensation est incroyable. Je me rends compte de la chance que nous avons et je respire le bonheur, Youri aussi. Les doutes sont inexistants. Nous allons le faire. La matinée est simple et belle. Nous enchainons sans aucune difficulté. Il fait beau et l’état d’esprit est au top. On se permet même de courir sur quelques parties.
Arrivés au premier refuge à Paliri, on se pose une bonne demi-heure pour déjeuner, je dévore une macédoine achetée sur place pour 3 euros si vous voulez tout savoir. On discute avec le gérant du refuge et il nous explique que pour tester si notre cadence est suffisante pour faire le GR20 en 8 jours, il faudrait faire la prochaine partie en 1 heure au lieu des 2 heures indiquées sur le topoguide. Défi accepté ! Youri est surmotivé, moi aussi. Enfin, moi seulement pendant un quart d’heure. Je bute dans une montée et peine à trouver des forces. Je sens mon corps et mon esprit me lâcher. Pas de douleur particulière, mais je deviens incapable de faire de vrais mouvements. Je n’arrive même plus à faire l’effort avec mes bâtons, je suis perdu. Ce n’est pas une partie technique et pourtant je galère. Je décide de me poser pour reprendre mes esprits. Un peu d’eau et d’amendes me donnent la force de repartir. Je me fais même dépasser par une quinqua canadienne qui allait ridiculeusement lentement. Je vous laisse imaginer mon allure.
1 kilomètre plus loin et je rejoins enfin Youri. Il m’attendait depuis 45 minutes et commençait sérieusement à s’inquiéter. Je suis bel et bien là, las de devoir faire des efforts. On continue à marcher 45 minutes avant d’arriver à Bavella. Il est 15h. Youri aimerait marcher encore 3 heures mais je n’en peux plus. On se pose au gite « Les aiguilles de Bavella » et je n’ai même pas le temps de commander un truc que je m’endors affalé sur la table du restaurant…
J’ai été victime d’une déshydratation ! Note à moi-même : boire, boire et boire 😃
Ce soir, je décide de mettre toutes les chances de mon côté pour me requinquer. Du coup, c’est resto avec entrée, plat, fromage et dessert, je suis repu.
En me couchant, je suis plein de doutes. J’espère vraiment que l’on va pouvoir faire toutes les étapes ensemble et jusqu’au bout. J’avoue que faire le GR20 en 8 jours me semble au-delà de mes limites.
« Mentalement, je peux faire beaucoup mieux, j’en suis sûr. On va y arriver ! Je crois en moi et en mes capacités. «
Voilà les phrases que je me répète en m’endormant.
Je voulais souffrir, je crois que je vais être servi.
Récapitulatif de l’étape 1 : Conca – Bavella
Conca — Paliri :
Distance : 12.64km
Dénivelé positif : 1165m
Dénivelé négatif : 336m
Paliri — Bavella :
Distance : 4.1km
Dénivelé positif : 453m
Dénivelé négatif : 319m
Sommaire du défi : GR20 en 8 jours
- Le Défi : Faire le GR 20 en 8 jours – La Websérie sur la rando Corse
- Jour 0 : Le départ pour la Corse : entre peur et excitation
- Etape 1 : de Conca à Bavella – La peur d’échouer le GR20
- Etape 2 : de Bavella à Bassetta – En marche pour le GR20
- Etape 3 : de Basseta à Col de Verde – Changement de plan
- Etape 4 : de Col de Verde à Vizzavona – Toujours plus
- Etape 5 : de Vizzavona à Pietra Piana – Perdus ?
- Etape 6 : de Petra Piana à Col de Vergio – J’ai failli mourir sur le GR20
- Etape 7 : de Col de Vergio à Ascu Stagnu – Le plus dur et le plus beau du GR20
- Etape 8 : abandon du GR20… ? La fin de l’aventure
Si grâce à tous ces articles, vidéos et photos, je vous ai donné l’envie de faire le GR20, allez lire mes conseils pour préparer le GR20.