Durant mon premier trip en Australie, j’ai eu l’occasion de rencontrer pas mal de campagnards Australiens. En effet, ceux-ci sont très accueillants et n’hésitent pas à vous faire la discussion lorsque vous les croisez. J’ai eu la chance de vivre une expérience assez particulière puisque j’ai rencontré un « chasseur de kangourous ». Il avait une vingtaine d’années et voulait absolument me faire voir sa passion. Quand il me parlait, j’avais du mal à croire ce qu’il me disait puisque je ne savais même pas que chasser le kangourou était autorisé en Australie. À vrai dire, je n’en suis toujours pas sûr,…
Bref, il m’a proposé de venir avec lui en fin d’après midi pour me montrer de quoi il s’agissait réellement. J’ai donc accepté l’invitation et y suis allé avec Quentin, un bon pote à moi. Pour les âmes sensibles, je vous déconseille de lire ce qui va suivre.
Nous sommes donc partis dans un immense champ de quelques centaines d’hectares à la poursuite des kangourous. Nous finissons par en apercevoir un à une centaine de mètres. Le conducteur sort son fusil, le pose sur le rebord de la fenêtre et après quelques secondes de concentration, tire. La détonation retentit et une odeur de pétard envahit la voiture. Le kangourou, jusqu’ici assis tranquillement, se met à bondir à toute vitesse dans le sens opposé. Ouf, il l’avait loupé.
Nous continuons notre chemin et cette fois nous apercevons au loin 2 kangourous, une mère et certainement son enfant. Nous les suivons pendant quelques centaines de mètres à bord du pick-up. Les kangourous finissent par s’arrêter, le chasseur pointe son arme dans leur direction et ajuste son tir. Il tire à nouveau. Un bruit sourd fend l’air. La mère kangourou s’étale littéralement. Son enfant s’enfuit. Le chasseur jubile. Je reste perplexe et me demande si le kangourou est réellement mort. Le tireur roule dans la direction de la cible. Il s’arrête, sort du véhicule et nous invite à faire de même afin de voir la dépouille. Il la chope comme un vulgaire bout de viande. Ses yeux encore ouverts nous fixent avec horreur. Le kangourou est mort. Mon cœur s’emballe. Le meurtrier inspecte la victime et y découvre un bébé kangourou à peine sevré. Sa peau rosâtre et son absence totale de pilosité laissent à penser à un nourrisson de moins d’une semaine. Mon cœur s’emballe à nouveau. Le meurtrier récidive. Il achève l’enfant en le frappant sur un tronc. Une larme coule. Que fais-je ici ? Pourquoi ? Je ne comprends pas ce qui se passe et Quentin est également sous le choc. Quentin a le courage de prendre une photo pour faire plaisir au chasseur qui voulait absolument que l’on prenne quelques clichés. Il l’effacera quelques heures plus tard.
La partie de chasse continue et nous voilà repartis. Je reprends petit à petit mes esprits. Plusieurs kangourous subirent le même sort quelques minutes plus tard. Je ne peux plus aller voir les cadavres. Les images du premier kangourou sont déjà gravées dans ma mémoire. On continue de rouler. Le jeune nous fait visiter les environs. J’ai la chance de voir des émeus sauvages (grosses autruches) à quelques centaines de mètres, des pélicans, des corbeaux et des canards. Les paysages s’enchainent, on passe d’un champ de coton de 12km à un champ d’haricots en passant par des terres rouges arides. Le jeune nous demande si nous voulons tirer sur un kangourou, nous refusons mais bizarrement, nous acceptons de tirer sur un canard. Quentin s’essaye en premier et loupe sa cible. Même chose pour moi. La sensation de tirer est assez agréable et je commence à comprendre l’enchantement du chasseur. Il faut savoir qu’il ne ramasse pas les dépouilles. J’essaye de peser le pour et le contre mais en fin de compte, je ne vois aucun « pour ». Son argument principal était qu’il y a plus de kangourous en Australie qu’il n’y a d’Australiens… Je finis par me dire que chasser le kangourou pour le plaisir revient au même que de chasser n’importe quel animal pour le plaisir,…
Commentaires
Salut!
A chaque fois que j’entends quelqu’un me parler de l’Australie j’ai droit à des histoires originales comme celle-là. Ça à l’air vraiment sympa à découvrir.
Faut respecter la culture des personnes sur place mais bon tuer pour tuer… j’imagine bien le dégoût.
A bientôt.
BRavo d’avoir résussi à garder ta composure (je sais plus comment on dit en français).
Beau blog. J’espère que vous allez-nous faire découvrir plein de contenu !. Je vous suivrai avec passion !
PS : Dernières articles => Dernierss articles
Bizarre ces pratiques et difficile à supporter je pense mais bon…même s’ils sont plus que les humains n’y a t il pas d’autres moyens de réguler?
Très sympa votre projet et joli design 🙂
Je vais suivre ça avec attention.
Je crois qu’il chassent le kangourou comme nos chasseurs chassent le lapin.
Mais ça doit faire effectivement bizarre…
C’est amusant car mon frère qui est revenu de 4 mois en Australie m’a raconté le même genre d’anecdotes. Il a fait du woofing et un jour le gars lui a proposé d’aller chasser du walabie pour en faire des patés pour ses chiens.
Il avait la même réaction que toi et pareil le gars lui a laissé tirer au fusil à lunette et visiblement c’était assez particulier !
Rien d’étonnant depuis que j’ai appris qu’au Cambodge, on pouvait chasser une vache au bazooka pour 600$ !
J’ai été intrigué en voyant le titre de ton article, je ne savais pas qu’il y avait des chasseurs de Kangourous. Bien sur j’ai été choqué par le contenu. Du coup, si on me propose cette « activité » en Australie, je pense bien que je refuserai.
Bien évidement, chasser le kangourou en Australie, c’est comme chasser le sanglier ou autres animaux en France !
Laissons les coutumes là où elles sont, et ne jouons pas les Brigitte Bardot.
D’autres parts, malgré le fait que le kangourou soit un animal magnifique et tout ce que tu veux, c’est une espèce invasive, au sommet de sa stratégie K, qui est régulé part son unique agresseur, l’homme. Sans cela, pas de cultures, pas de terres, pas de compétition inter-espèces, pas de biodiversité, pas d’Australie.
L’état Australien à mis en place une politique:
« Tout homme apportant une tête de kangourou a un établissement fédéral se verra remettre une récompense de 90$ australien. » décret n°684 – 5 du 17 mars 2004
Coucou Rémi ! Ben dis donc… ça blague pas en Australie… Comme tu le dis, chasser pour le plaisir ne rime pas à grand chose et c’est une pratique bien triste 🙁
Son dernier article : Le Nord de la Thaïlande en stop : Ayutthaya, Chiang Mai & Chiang Rai