Je mesure à quel point les peurs peuvent nous paralyser et comme il est important de les affronter.
Le 26 Janvier 2015, je partais faire le tour du monde, seul, sans date retour. Je ne savais absolument pas dans quoi j’étais en train de me lancer. C’était un voyage dans l’inconnu que je m’apprêtais à faire. Quitter ma situation confortable, revendre ma boite, rendre mon appartement, dire au revoir aux amis et prendre un vol direction l’inconnu. J’étais à l’aéroport de Paris Charles de Gaulle, attendant que mon avion décolle. Je savais ce que je quittais, mais je n’avais aucune idée de la suite des évènements. Avais-je fait le bon choix ? J’ai rêvé de ce jour un nombre incalculable de fois, ce jour où je serai libre de voyager. Pour la première fois de ma vie, je partais seul, complètement seul avec pour compagnon mon sac à dos. Quelle idée de partir seul. Vais-je faire des rencontres ? Ne vais-je pas m’ennuyer ? J’avais parlé de ce voyage à tellement de monde. Je les avais convaincus de ma démarche, leur expliquant ma volonté de découvrir le monde, d’être confronté à moi-même :
« Être seul ? Même pas peur ! »
Je leur avais montré ma certitude et ma détermination. Je n’osais pas leur dire qu’au fond de moi, je doutais, que j’étais pétrifié. J’avais peur car la suite n’était pas encore écrite. Tout était limpide dans ma vie d’avant et les zones d’imprévus n’existaient plus. La routine s’était installée et l’abandonner ne me rassurait pas vraiment, même si j’y voyais une certaine excitation. Il y avait un gros point d’interrogation sur ce futur qui n’était pas encore écrit. Comment savoir si le voyage en solitaire était fait pour moi ? Comment savoir si j’allais être heureux loin de mes proches ? Alors quand l’avion décolla, les larmes coulèrent sans retenue. Je ne pouvais plus faire marche arrière. Je disais au revoir à cette étape de ma vie et étais prêt à commencer un nouveau chapitre.
Je pars.
Je m’en vais.
Je me casse.
Je quitte Paris.
Ceci est mon troisième long voyage. Le premier a duré 7 mois, le deuxième 18 mois, alors combien va durer celui-ci ?
C’est toujours spécial que de quitter ses amis, sa famille et de ne pas savoir quand on aura l’occasion de se recroiser et de vivre des trucs ensemble. La dernière fois que j’ai quitté Paris, je ne suis pas revenu avant 540 jours ! Autant vous dire que quand j’ai dit au revoir à tous mes proches, j’avais en tête ce nombre effrayant et cette question : Quand est-ce que je les reverrais?
Voyager, c’est accepter de laisser derrière soi des amis.
Voyager, c’est un combat avec soi-même, avec ses envies et ses attentes.
Voyager, c’est se souvenir.
Voyager, c’est philosopher.
Ce voyage n’est pas la fin de notre amitié, c’est justement le contraire.
Aux amis, aux amours et à ma famille.
Commentaires
À jamais BROZ !
Aller t’arrête de dire des conneries et tu rentres à la maison maintenant!
Le plus difficile, c’est sûrement de s’avouer que l’on redoute de partir. Puis de sauter le pas. Une fois sur place, on s’aperçoit vite que tout se passe bien! Bises
Son dernier article : Immersion au Laos : deux semaines de stop au pays des merveilles
Le voyage intérieur n’est-il pas le plus beau des voyages ?…
Moi aussi!
Je vois l’image de moi dans votre article 🙂
Mais on vit une seule vie et il faut oser vivre à tous ses efforts!
J’ai passé des années à me demander si j’allais partir voyager, faire le tour du monde ou au moins un joli road trip, seul, avec mon sac à dos. Finalement, la peur m’en a empêché et aujourd’hui, cela est trop tard pour le faire, et le regret est là. Si je devais donner un conseil aux jeunes aujourd’hui, c’est « foncez, ne prenez pas le risque de regretter ». Quand on a des projets que l’on ne pourra pas réaliser plus tard, il ne faut, je crois, jamais hésiter…