Depuis des mois, j’essaye de sortir de ma zone de confort en m’imposant des challenges personnels. Faire de l’autostop a été pour moi une première étape importante. J’ai ainsi mis du temps avant de sauter le pas, trouvant à chaque opportunité une excuse pour ne pas le faire. À chaque fois, je succombais à la facilité en faisant du covoiturage payant de dernière minute. La peur d’échouer et de ne pas arriver à destination me paralysait.
Jusqu’au jour où j’ai sauté le pas ! Je devais rejoindre une amie en Espagne et tous les moyens payants de s’y rendre étaient excessivement chers. Je n’avais donc plus vraiment le choix. C’était aujourd’hui que j’allais commencer à faire seul de l’autostop, à faire ce premier pas vers l’inconnu. Je me suis fait violence et pour me rassurer une dernière fois, j’ai relu des conseils d’autostoppeur. J’ai pensé à ces aventuriers qui ont osé faire le tour du monde en autostop. J’ai pensé à ces gens démunis qui en font malgré eux. À ce moment-là, rien ne pouvait m’arrêter.
Puis vint le moment de vérité. Celui où tu te retrouves seul face à l’adversité. Me voilà sur le rond-point que j’avais repéré au préalable, seul avec mes peurs et mes angoisses. Je lève timidement ma pancarte, espérant à chaque voiture que le supplice s’arrête. Les pensées négatives me submergent et je ne cesse de me répéter :
Quelle idée à la con que de vouloir faire du stop depuis Paris pour aller en Espagne !
Le doute est permis, je n’ai jamais fait d’autostop de ma vie.
Puis une voiture s’arrête. Oui, une voiture s’arrête ! Incroyable ! Je cours, j’ouvre la porte et me voilà embarqué dans une bagnole. La conductrice accompagne son ami à la prochaine station-service, celui-ci va faire du stop ! Coïncidence ? Je ne sais pas mais grâce à cette première rencontre et cette première voiture, tous mes doutes s’envolent. Il m’expliquera ensuite qu’il est adepte de l’autostop et qu’il le pratique régulièrement pour faire de courtes distances. Il me rassure sur la facilité à trouver un covoiturage depuis les stations-service et aires de repos.
Quinze minutes plus tard, nous nous quittons à la pompe à essence et je le vois déjà aborder des conducteurs. Je me lance également et me mets à faire du porte-à-porte de voitures. En moins de temps qu’il n’en faut, il me fait signe qu’il a trouvé. Moi aussi, cela tombe bien ! Résultat des courses : 1500 kilomètres d’autostop en deux jours. Une dizaine de conducteurs allant de la femme seule à la famille avec enfants > Voir le récit et la vidéo Paris – Madrid en autostop.
Le plus dur, ce n’est pas de trouver une voiture, c’est d’oser se lancer. Une voiture finira toujours pas s’arrêter !
Commentaires
J’adore!
« Quelle idée à la con que de vouloir faire du stop depuis Paris pour aller en Espagne !»
Le genre de phrase qui m’est passée en tête quand, en Europe, la petite québécoise qui n’avait d’expériences ni en camping ni en autostop, se retrouvait avec 10 euro en poche/jour avec son pouce et sa tente (et son copain, dans l’exacte même situation) et un billet de retour 3 mois plus tard.
Les premiers trajets n’ont pas été de tout repos et je me suis vite dit que partir de cette façon, finalement, c’était un peu con (je me ridiculise sur mon blog à ce propos. J’ai le droit, ça fait 10 ans!).
On a vite pris de l’expérience et finalement, ce fût un des voyages les plus révélateurs et les plus formateurs de ma vie 🙂
Bel article, merci!
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