Hier soir, j’ai bien cru être dans un cauchemar et que j’allais tuer quelqu’un. Je ne suis pas de nature meurtrière — qui l’est ? — mais là, c’était vraiment abusé. Je vous rassure tout de suite, l’autre personne est toujours en vie et à l’heure où j’écris ces lignes — 6 heures du matin — elle dort paisiblement contrairement à moi…
Mais pour comprendre, il faut d’abord que je vous explique le contexte.
Avant d’arriver à Cuba, j’ai réservé une chambre privée chez l’habitant. Pour vous la faire courte, ici il n’existe pas d’auberge de jeunesse et le gouvernement a mis en place un système similaire à AirBNB qui s’appelle les « casa particular ». Le gouvernement accorde ainsi des accréditations aux hôtes, et peut ainsi contrôler qui dort où. Il est interdit d’héberger un étranger chez soi sans cet accord. Les Cubains prennent ça très au sérieux. Le site « Couchsurfing » que j’utilise lors de tous mes voyages pour rencontrer des locaux et dormir gratuitement chez eux n’a donc aucune utilité puisqu’ils n’ont pas le droit d’héberger des étrangers.
Bref, en postant une annonce sur ce site, je reçois plusieurs messages de personnes me proposant leur service de casa particular — on est loin de l’esprit CouchSurfing. J’échange quelques emails avec Teresa, une quarantenaire, mère de famille, qui me propose à un prix imbattable une chambre avec déjeuner et diner inclus, le tout saupoudré d’amour, pour la modique somme de 10 CUC (=10euros). Généralement, les prix varient entre 15 et 30 CUC pour ce genre de prestation. Bref, j’accepte le deal en précisant bien que je veux une chambre privée.
Avec 6 heures de retard, j’avais annoncé l’heure française, je finis par arriver de nuit chez Teresa qui ne s’attendait plus à me recevoir. Teresa m’explique qu’il n’y a pas de chambre privée pour moi, mais que si je le souhaite, je peux tout de même dormir dans une chambre avec 2 autres personnes. Elle me montre la piaule, devrais-je plutôt dire les combles, où se côtoient 3 lits simples. Les colocataires sont de sortie, je ne les verrais donc pas. La pièce n’a aucun charme — je touche le plafond avec mes cheveux — mais ceci n’a pas trop d’importance, j’ai juste envie de pioncer. Il est 23 heures et je ne vois pas trop comment je pourrais refuser cette proposition si alléchante.
Ah si seulement j’avais su que j’allais me faire réveiller à 3 heures du matin…
C’est d’abord la lumière qui m’a surprise, puis ce petit bruit de couinement. Le lit d’en face grince et les ombres oscillent contre le mur. Putain, je n’y crois pas. Le coloc a trouvé normal de baiser à côté de moi. J’ose jeter un coup d’œil. Ils se chevauchent complètement nus sans aucune pudeur. Je me racle la gorge, l’air de dire : « JE SUIS LÀ » mais ils s’en foutent royalement. Comment se sortir de cette situation de merde ? Je me lève et leur dis d’arrêter leur petite sauterie. An non, ça j’ose pas et je me contente d’attendre sous mon drap.
On m’avait dit que c’était « calienté » à Cuba, mais quand même..
Commentaires
Ah ouais ça commence fort quand même… Puis bon tu peux pas faire grand-chose en fait… Tu auras des nuits meilleures :).
Bonsoir
je vais suivre vos aventures car nous partons pour Cuba en janvier 😉
bon courage pour la suite
Ola Rémi, c corinne la française croisé chez Therésa et sa mère !! Ca y est moi je suis de retour sur Paris c moins fun, mais ça le fait !!!
Bizz
salut remi
dis la casa particular c’est encore bon? pour juin 2017
c’est le même tarif? 10 sur par jour?
merci
Bonjour Bernado, j’ai aucune idée si les tarifs sont toujours en vigueur. Le mieux est d’envoyer un email 🙂