Peux-tu te présenter ?
Moi, c’est Emily et je suis de Paris. J’ai commencé l’auto-stop lorsque j’étais ado avec des copines, puis j’en ai fait plusieurs fois toute seule pour des petites distances puis des plus grandes, seule ou avec une amie. Le plus gros voyage en auto-stop que j’ai réalisé a été Paris U2 Moscou avec ma meilleure amie Sarah. Nous avons traversé l’Europe en auto-stop pendant 1 mois : de Paris à Moscou pour aller voir U2 en concert. J’ai fait aussi beaucoup d’auto-stop toute seule sur tous les continents, mais principalement en Europe, en Australie et notamment dans les îles en général (Europe, Caraïbes, Pacifique). J’ai aussi fait du voilier-stop.
L’auto-stop, c’est quoi pour toi ?
Pour moi, l’auto-stop, c’est une façon sympa de se déplacer et de rencontrer des gens ; bref une super façon de voyager.
Une histoire vécue grâce à l’auto-stop ?
Lors de ma visite des îles grecques, j’ai décidé de parcourir l’intérieur des îles en auto-stop. À Santorin, alors que j’étais encore en ville à Fira, au bord de la route et que je n’avais pas encore levé le pouce, un homme sur une mobylette s’arrête en me faisant signe de traverser. Je réponds en anglais « non merci, j’essaie d’aller vers le Sud de l’île. » Alors il répond : « Oh You need a ride? I go that way, hop on » Il comprend que je cherche quelqu’un pour m’emmener, m’indique la direction où il va et me dit de monter. Forcément c’est la bonne direction puisque je suis sur la bonne route.
C’est un Américain, la soixantaine avec des cheveux longs. Sans savoir jusqu’où il va, je monte donc à l’arrière de la bécane et en discutant sur la moto, il me dit qu’il explore l’île et qu’il ne sait pas trop où aller. Je lui dis que je veux aller visiter les ruines d’Akrotiri au Sud de l’île et qu’il peut venir avec moi s’il veut. Nous allons donc visiter les ruines, puis une plage, puis on va se balader en ville et dîner ensemble. Et le lendemain, on remet ça : on va visiter d’autres ruines puis une autre plage puis voir le coucher de soleil à Oia, au Nord de l’île. On a traversé toute l’île ensemble. Il me dit qu’il est super content de m’avoir rencontrée car il n’aurait pas su quoi visiter et n’aurait jamais vu tout ça. Et pour moi, c’était parfait : j’ai pu visiter facilement tout ce que je voulais voir et j’avais quelqu’un de sympa avec qui discuter et partager les visites et découvertes.
Bref, tout ça pour dire, que l’auto-stop, c’est un échange, ce n’est pas juste un chauffeur qui vous rend service, mais un échange humain.
Que dirais-tu à quelqu’un qui n’ose pas encore faire de l’autostop ?
À quelqu’un qui n’ose pas faire de l’auto-stop, je dirais d’attendre de se sentir suffisamment en confiance pour le faire. Si on ne se sent pas encore assez à l’aise avec le fait d’aller au bord de la route tout seul, et bien il vaut mieux attendre, il n’y a aucune obligation. Je conseillerais de faire du covoiturage d’abord par exemple, ça permet de montrer que monter dans une voiture avec des étrangers peut être une expérience sympa. Et si on veut vraiment faire de l’auto-stop, je conseillerais d’en faire à deux d’abord, avec un ou une amie qui en a déjà fait si possible, ça rassure. Ou je conseillerais de commencer l’auto-stop sur des petites distances faciles, dans des endroits sûrs où ça marche bien : par exemple les îles, qu’elles soient en Méditerranée, dans les Caraïbes ou dans le Pacifique, ce sont en général des petites routes où on vous prend facilement en stop ; ou sur des routes de campagne. Essayez aussi à un arrêt de bus où les bus ne passent pas souvent, on devrait vous emmener facilement et puis au cas où vous flippez, attendez le bus !
Pour en savoir plus sur Emily :
Emily tient le blog Travel and Film dans lequel elle livre ses découvertes et partage ses expériences de voyage.
Son voyage Paris – Moscou en autostop pour aller voir U2 en concert alors qu’elle n’avait même pas de ticket d’entrée, c’est le genre d’histoires qui me fait dire que tout est possible. Avoir un rêve et faire en sorte qu’il se concrétise, c’est possible avec un peu d’audace.
Commentaires
Joli projet que j’aurais aimé suivre à temps! J’aime beaucoup la philosophie d’Emily, qui dit que « l’auto-stop, c’est un échange, ce n’est pas juste un chauffeur qui vous rend service ». Je lui adresse (ainsi qu’à toi!) tout mon amitié 🙂
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